Les Amis du Bois des buttes
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Le 13 septembre, alors que le 57e était à l'avant-garde, l'ennemi s'arrête sur le Chemin des Dames ; devant nous, il tient Craonne et Corbény. Il faut l'en déloger de vive force et c'est au pas de charge et au chant de la Marseillaise, qu'à la nuit tombante le 57e enlève Corbény, prenant ainsi pied sur le Chemin des Dames. Mais, a droite, le corps d'armée voisin n'a pu franchir l'Aisne ; la 35e D. I. se trouve très en l'air, son flanc droit exposé à tout retour offensif de l'ennemi.
Ce retour offensif a lieu le lendemain 14. Le Régiment tente vainement de se maintenir à Corbény ; soumis à un tir réglé d'artillerie lourde ennemie, contre-attaqué violemment sur son flanc par un ennemi nombreux qui cherche à le couper des ponts de l'Aisne, averti qu'il ne doit compter sur aucun secours, le 57e doit se résoudre à la retraite. Il se replie lentement, par échelons et vient s'établir en bordure nord des bois de la Ville-aux-Bois.

Combats de La Ville-aux-Bois (14-18 septembre 1914)


Le Régiment reçoit l'ordre de tenir « coûte que coûte » sur la position occupée ; cette résistance devant être mise à profit pour permettre aux divisions de droite de franchir l'Aisne.
Pendant cinq jours, avec un calme héroïque, le 57e  tout en supportant de violents bombardements,
s'efforce, par une défense opiniâtre et de nombreuses contre-attaques, de conserver les emplacements qu'il a pour mission de tenir ; ce sont cinq jours de lutte opiniâtre. Dans la nuit du 14 au 15, les compagnies s'emploient, avec des outils de fortune trouvés dans le village, à creuser des tranchées.
- Le 15, le village de la Ville-aux-Bois, défendu par le 3e bataillon, passe trois fois de mains en mains ; de violents corps à corps ont lieu pendant toute l'après-midi, chaque rue, chaque maison est défendue pied à pied ; à la nuit, l'ennemi, qui a reçu de nombreux renforts, reste maître du village de La Ville au Bois ;nous lui avons cependant fait 150 prisonniers.

  • Le 16, le 1er bataillon du 57e, (Commandant PICOT) avec un bataillon 'du 18e d'Infanterie, reprend le village ; les compagnies s'y maintiennent tout le jour sous un bombardement intense et malgré les contre-attaques ennemies. Le village n'est bientôt plus qu'un monceau de ruines, il faut l'abandonner ; à la nuit, le bataillon se retire dans la partie sud du bois (des Buttes) et s'y installe pour ne plus en bouger.
    - Les 17 et 18, ce ne sont que contre-attaques sans nombre, de jour et de nuit, pour empêcher l'ennemi de nous déloger du bois.
    - Le 18 au soir, le Régiment est relevé par le 8e R. I. Le 57e se retire, affaibli en officiers et en hommes (il a perdu 1.100 des siens), mais fier d'avoir si brillamment accompli son devoir.
    Une citation à l'ordre du 18e C. A. est venue récompenser de si courageux efforts ; le 57e est cité :
    « Pour sa belle conduite au cours des journées des 13, 14, 15, 16, 17, 18 septembre. Sur la brèche pendant six jours consécutifs, le 57e a, malgré de nombreuses pertes et des fatigues de toutes sortes, montré un courage et une ténacité qu'on ne saurait trop admirer. Le 57e est le digne fils de la Terrible 57e demi-brigade. »

Source: Historique du 57e RI

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