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 PRÉSIDENT FONDATEUR DES « GUEULES CASSÉES »


COLONEL PICOT (1862 - 1938)
Né à Brest le 17 mars 1862, Yves-Emile PICOT est engagé volontaire dès 1881 puis entre à Saint-Cyr, promotion des Pavillons Noirs (1882-1884).

Colonel PICOT

Sorti très brillamment, il tint garnison dans plusieurs villes de France. La guerre le trouva Chef de bataillon au 57ème Régiment d'Infanterie, à Libourne.

Breton jusqu'à la moelle, il mena le combat à la tête de ses mille Cadets de Gascogne, avec courage et bonne humeur. Toujours placé à un poste avancé, les ordres de retraite ne lui parvenaient qu'avec plusieurs heures de retard. C'est ainsi qu'à Nouvion-en-Thiérache, dépassé par les Allemands, il dut s'ouvrir un chemin à la baïonnette pour aller rejoindre nos avant-gardes devant Guise et prendre part avec elles à la bataille défensive qui devait couvrir le recul. Le lendemain, il retrouvait son régiment. Il fait la Marne, et le 13 septembre 1914, enlève Corbény.

Citation à l'ordre du 18ème Corps d'Armée :

"Le Commandant PICOT, du 57ème Régiment d'Infanterie, a conduit son bataillon à l'attaque du village de Corbény, le 13 septembre 1914, avec une décision et un sens tactique remarquable. A réussi, grâce à ses habiles dispositions et à la vigueur de son attaque, à enlever le village presque sans perte."

A la suite de ce fait d'armes, il est nommé Lieutenant-Colonel, et mis, le 24 septembre, à la tête du 249ème Régiment d'Infanterie. On le retrouve au Chemin des Dames, notamment à Beaurieux, puis à Verdun ; il se distingue sous Douaumont, où il est promu, en mai 1916, Officier de la Légion d'honneur, pour faits de guerre :
"Chef de Corps de la plus grande valeur et du plus haut mérite. Au front depuis le début de la campagne, chargé de tenir avec son régiment, pendant la période du 8 au 17 mai, un secteur particulièrement bombardé, a fait preuve des plus belles qualités d'autorité, de sang-froid et d'énergie, notamment pendant l'attaque ennemie du 12 mai, qui échoua complètement sur le front de son unité."

Puis c'est l'Argonne, et enfin la Somme, où il est grièvement blessé à la face, à Belloy-en-Santerre, le 15 janvier 1917.

Il sera évacué au Val-de-Grâce.

Citation à l'ordre de la 10ème Armée, le 20 janvier 1917 :
"Chef de Corps plein de bravoure, de vigueur et d'entrain, se dépensant sans compter. A été grièvement blessé par un éclat d'obus au visage, lui arrachant un œil, au cours d'une des nombreuses reconnaissances qu'il avait dû faire, pour étudier et arrêter les détails de l'organisation de son secteur, dont il venait de prendre le commandement."

Nommé Colonel, il fut promu au grade de Commandeur et fut, par la suite, élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'honneur en 1933.

De 1919 à 1932, il représenta le département de la Gironde à la Chambre des Députés, où il fut Président du Groupe des députés anciens combattants, Membre de la Commission des pensions, Vice-président de la Commission de l'Armée et de la Commission de la Marine. Enfin, il fut Sous-secrétaire d'Etat au Ministère de la Guerre en 1926, dans le 10ème cabinet Briand.

A ce titre, il représenta le Gouvernement français en différentes circonstances, et notamment à Prague, en 1926, aux manifestations sportives des Sokols. Il fut également chargé d'aller inviter l'American Legion, qui vint l'année suivante tenir son Congrès à Paris. En 1931, il fut encore chargé de mission par le service de la propagande aux Etats-Unis, où il eut à remettre une distinction honorifique à une généreuse philanthrope, grande amie de la France, Mme Strong, bienfaitrice des "Gueules Cassées". Enfin, en qualité de membre du Comité d'action pour la Société des Nations, il participa à une active propagande en faveur de la paix.

Membre de l'Office national des Mutilés et Réformés depuis sa fondation, il en était depuis de nombreuses années le Vice-président.

En 1932, il abandonne la vie politique pour consacrer tous ses efforts à ses compagnons de guerre, pour lesquels il avait fondé dès 1921, avec Bienaimé Jourdain et Albert Jugon et une quarantaine d’autres camarades : l'Union des Blessés de la Face.
Il apporta en toutes circonstances au monde des anciens combattants l'appui de l'autorité attachée à son nom et un dévouement sans limite.

Il décède le 19 avril 1938 au Domaine du Coudon à La Valette-du-Var.

Il repose au cimetière de Moussy-le-Vieux, en Seine-et-Marne, au milieu de ses camarades « Gueules Cassées ».

C’est le Général Rollet, le père de la Légion, qui lui succèdera à la présidence des « Gueules Cassées ».

Source: https://www.gueules-cassees.asso.fr/les-fondateurs-_r_7.html

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