Le 113e régiment d'infanterie
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Le 21 décembre 1916 est réalisée la nouvelle organisation de la 9e D. I. à 9 bataillons (4e, 82e, 313e (2 bataillons) et 66e B. C. P.). Le 113°' passe à la 125e D. I. formée ainsi des 76e, 113e et 131e

Le 5e Corps (9' et 10e divisions en pi emière ligne, 125e division en soutien) reçoit pour mission d'enlever les lignes allemandes situées au N. de l'Aisne et renforcées par trois ans de terrassements, de bétonnage, de confection de réseaux. Deux obstacles principaux se dressent devant lui plus spécialement redoutables par leurs abris enterrés et leurs tunnels : le bois des Boches et le bois des Buttes. En arrière de ces deux bois
court presque parallèlement au front la route 44 sous laquelle des sapes profondes à un ou deux étages, reliées entre elles, forment de nombreux centres de résistances. Toute cette région est défendue par des blockhaus recouverts d'une épaisse carapace de béton armé et destinés à abriter soit des mitrailleuses, soit des minenwerfer, soit même des canons de 77. 'Enfouis d'abord dans la verdure des arbres et dérobés aux vues, ils apparaissent après le bombardement préparatoire à l'attaque, nus, menaçants, à peine écornés par les 240 et les 155, tournant vers nous les inquiétantes arêtes vives de leurs créneaux, et de leurs embrasures.
Le Corps d'armée attaque entre le dernier contrefort du plateau de Craonne qui domine à notre gauche toutes nos lignes et le ruisseau de la Miette dont le cours marécageux jalonne notre limite droite par la ligne sinueuse de ses peupliers.

La 10e division est à gauche, la 9e à droite. La 125e avec le 76e et le 131e se tient prêt à appuyer l'avance.
Mais une mission 'd'une importance particulière est confiée au 113e. Il est remis à titre provisoire à la disposition de son ancienne division, la 9e, et doit, après l'enlèvement des ouvrages de la route 44 et du bois des Boches, après l'occupation de la 2e position ennemie au S. de Juvincourt, prendre la tête de la division, traverser la Miette à Juvincourt et s'emparer d' Amifontaine à 8 kilomètres de la base de départ. Les circonstances ne lui ont pas permis d'accomplir sa mission, la 9e division ayant été arrêtée devant Juvincourt.
A 6 heures, l'attaque, déclenchée de façon soudaine, enlève d'un bond les tranchées de la route 44, masquant le bois des Boches qui doit tomber après avoir été encerclé par le 313e, un bataillon du 4e et la 10' division.
Le 113e progresse avec rapidité en soutien du 82e et du 4e, à hauteur du 66e bataillon de chasseurs. A gauche, le bois des Boches, dont l'encerclement n'est que partiel en raison du retard des troupes voisines, résiste et nous prend à revers par ses feux. La gauche de la 9e division se trouve découverte. Au moment où elle aborde les tranchées au S. de Juvincourt, elle est contre-attaquée de front et de flanc. Le 113e intervient et maintient
les positions de Juvincourt menacées. Le 2e bataillon, sur le flanc gauche du 4 e R. I. qui a subi de lourdes pertes et dont un des bataillons combat dans le bois des Boches, repousse une contre-attaque très violente qui débouche en masse du bois de la Casemate à l'O. de Juvincourt. L'attitude du Régiment, dont l'ardeur et l'entrain sont magnifiques, nous permet de maintenir nos positions de Juvincourt et de rester à hauteur de la 69e divi- sion qui, à l'E. de la Miette, a progressé jusqu'aux abords de ce village.  Cette journée, commencée avec éclat, voit son cours heureux brusquement interrompu. Vainement les chars d'assaut, dont les débuts étaient accompagnés de tant d'espoirs, interviennent contre un adversaire prévenu. Pris à partie par l'artillerie, la plupart dépas- sent à peine nos lignes et flambent comme des torches.

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