I Il existe dans le pays Un petit bois frais et fleuri Où l’cent vingt-neuvième a construit
Un tas d’ cahutes Où l’on roupille de son mieux En attendant le jour heureux Où l’on repoussera les Boches chez eux.
C’est l’ bois des buttes. II Nous y somm’s arrivés un soir Qu’il faisait horriblement noir
Parmi nous il dut y avoir Plus d’une chute Suivie d’un juron étouffé, Avant" que l’on soit tous casés, Dans les petit’s villas d’ santé
Du bois des buttes.
III Mais nous y somm’s depuis quat’ mois. Ça commence à compter, je crois, Mais nous autres nous som’s du bois
Pour fair’ les flûtes. Et comm’ nous avons le grand air Nous avons passé tout l’hiver Dans 1’ grand village du courant d’air
Au bois des buttes. IV Mais, quand tout cela s’ra fini Celui qui r’viendra au pays Pourra emmener ses amis Voir nos cahutes Et, dans nos pauvres vieux gourbis, Plus d’un amoureux s’ra surpris» En train de repeupler l’ pays
Dans l’bois des buttes
V Ceux qui viendront le visiter Ne devront jamais oublier Que plus d’un brave a dû tomber
Pendant la lutte Et que plus d’un qui leur est cher Est là, de sable recouvert ; A l’ombre d’un grand abri vert