Ce bois des Buttes fut, en mars 1916, le théâtre de vifs combats au cours desquels les Allemands l’enlevèrent.
faisait, depuis, saillant dans les lignes françaises ; fortement organisépar les Allemands, auxquels les trois sommets les plus élevés fournissaient d ’excellents observatoires, il était devenu un des piliers de la ligne
ennemie.
Avec ses abris à 20 mètres sous terre, ses galeries souterraines pourvues de voies ferrées, ses blockhaus pour mitrailleuses, ses observatoires bétonnés, c’était une vraie forteresse, entourée d ’épais réseaux de fils de fer, occupée par deux bataillons entiers.
Le 16 avril 1917, il est attaqué par le 31e régiment d’infanterie. A 6 heures du matin, pendant qu’une partie du régiment marchait, du sud au nord, vers les trois sommets du bois, l’autre s’avançait, de l’ouest â l’est, vers le
village de la Ville-aux-Bois, dissimulé aux vues par la forêt.
La première ligne ennemie est franchie d’un seul bond, par surprise, mais, sur la deuxième ligne, la bataille s'engage, tout de suite fort dure :il faut, dans le bois, réduire un à un les blockhaus, assiéger les abris, progresser à la grenade dans les boyaux. Les fantassins du 31e, dom inant l’ennemi, avancent quand même, ramassant de nombreux prisonniers ; un sous-lieutenant et deux hommes attaquent seuls, à la grenade et au revolver, un boyau rempli d ’Allemands et font, à eux trois, 72 prisonniers.
A midi, le bois des B uttes est pris en entier, avec plus de 800 prisonniers.Chassé du bois des B uttes, l’ennemi se replie sur le village de la Ville-aux-Bois, farci de mitrailleuses.
Les assaillants parviennent aux lisières,mais, contre-attaqués, doivent se défendre ; tou t l’après-midi du 16, toute la nuit et toute la journée du 17, on se bat sans répit à la grenade, dans les boyaux ; depart et d ’autre des barrages en sacs de terre ou en fils de fer, on se fusille à bout portant.
Le 17 au soir, le village est peu à peu encerclé. Le 18, à 6 heures du m atin, l’assaut est donné ; à 8 heures, la Ville-aux-Bois est enlevée. Dans la matinée, les assaillants progressent jusqu’à la 'Musette, dépassent la route nationale.
En trois jours, le 31e de ligne a fait aux Bavarois 1.500 prisonniers, dont 2 commandants et 32 officiers, et capturé 50 mitrailleuses, 15 minen, 6 canons et un matériel énorme.
Source Guide Michelin Chemin des Dames